Le WRC a accueilli un nouveau rallye en son sein : Le rallye arctique de Laponie (le Tunturiralli pour les locaux). Il est maintenant l’heure d’en faire le bilan.
Qu’importe le flocon, pourvu qu’on ait l’adresse !
Ce joli trait d’esprit, nous le devons à Jean Ragnotti, qui en avait à revendre, de l’adresse. Ceci dit, Jeannot n’a pas tout à fait raison : Pour faire un beau rallye, il faut de beaux flocons. Depuis plusieurs années, le rallye de Suède, qui a aussi lieu en février, manque de neige et de glace, la faute à des températures trop élevées. Entre parcours raccourcis et spéciales dans la « soupe », le rallye de Suède a perdu de sa superbe ces dernières années. Plusieurs fois, les observateurs de la discipline ont appelé les organisateurs à déplacer le rallye plus au nord. Ce sont finalement les Finlandais qui l’ont fait.
Depuis 1966, le rallye arctique de Laponie ouvre le championnat de Finlande. Cette année, les organisateurs ont dû adapter leur rallye aux exigences du championnat du monde, en quelques semaines seulement. En effet, le rallye de Suède a été annulé tardivement, et il a fallu trouver une solution de secours rapidement. Qu’à cela ne tienne, ce que nous avons toujours voulu voir en Suède, nous l’avons vu en Finlande, pour notre plus grand plaisir. La météo, plutôt douce pour la saison, restait absolument glaciale, et les routes étaient parfaitement enneigées et verglacées. Paysages magnifiques, conditions parfaites pour courir, que demander de plus ? Nul doute que cette édition de l’Arctic Rally Lapland va faire du tort au rallye de Suède. Imaginez ce que les organisateurs pourraient faire avec plus de temps.
Bon sang ne saurait mentir
Harri Rovanpera, 15 podiums et une victoire en mondial. Petter Solberg, 13 victoires en mondial et un titre de champion du monde. Impressionnant ? Oui, mais tout cela, c’est du passé. Laissez place à Kalle Rovanpera et Oliver Solberg ! Les rejetons de leurs illustres pères ont brillé en Finlande. Ce n’est pas vraiment étonnant : Elevés au bon grain et à la méthode Verstappen, ils ont aussi hérité des gènes de leurs pères. Rovanpera, couvé par Toyota, était même donné favori avant le départ. Depuis son arrivée dans la discipline reine il y a à peine un an, Kalle ne cesse de progresser. Oliver Solberg, quant à lui, disputait son premier rallye au volant d’un WRC (avec Hyundai), et c’est peu dire qu’il a convaincu. Finalement septième à l’arrivée, il aurait pu terminer sixième sans une petite erreur en toute fin de parcours. Bref, on entendra parler de ces deux-là encore longtemps, tant leurs performances sont impressionnantes. De quoi faire passer les Katsuta, Loubet, Suninen ou Greensmith ou Fourmaux pour des amateurs.
Et chez les cadors, alors ?
Comme à son habitude, Ogier est venu en Finlande avec l’objectif affiché… De limiter les dégâts. C’est ce qui arrive lorsqu’on gagne le Monte Carlo : On ouvre dans la neige, et on balaie. La rançon de la gloire, en quelque sorte. Cette année n’a pas fait figure d’exception pour Ogier, en perdition de bout en bout. Pour son équipier Evans, le week-end lapon n’a pas été beaucoup plus réjouissant. Jamais dans le rythme, le gallois échoue à la cinquième place. Toujours chez Toyota, notons la bonne performance de Katsuta, de nouveau sixième cette année.
Contrairement à Toyota, c’est un bon résultat d’ensemble qu’a signé Hyundai. Ott Tanak, après un nouvel abandon au Monte Carlo, a profité d’une position idéale sur la route. L’estonien a survolé le rallye, s’offrant 6 scratches sur 10 spéciales, et menant la course du premier au dernier kilomètre. Pour Thierry Neuville, toujours en période d’acclimatation avec son nouveau copilote Martijn Wydaeghe, la course s’est plutôt bien déroulée avec une troisième place finale. Le belge est deuxième du championnat derrière Kalle Rovanpera. Enfin, Craig Breen a fait ce qu’on attendait de lui : Profiter de sa position sur la piste pour ramener de gros points, avec la quatrième place, et ce malgré un manque de roulage.
Du côté de Ford… Y avait-il au moins des Ford au départ de ce rallye ? Suninen et Greensmith n’ont pas brillé, et Bertelli, gentleman driver, ne visait clairement pas un gros résultat. Enfin, en Rally-2, on s’attendait à une lutte serrée entre Lappi et Mikkelsen, il n’en a rien été. Lappi a éteint son adversaire dès le début de course, Mikkelsen a paru bien impuissant après avoir pourtant dominé le Monte Carlo. La suite de la saison risque d’être intéressante.
Louis Mattlin
Crédits photos :
Routes enneigées : Skoda Motorsport
Oliver Solberg au volant de sa i20 WRC : Page Facebook d’Oliver Solberg
Lorenzo Bertelli au volant de sa Fiesta WRC : Page Facebook du Fuckmatiè World Rally Team