Après beaucoup de réflexion, la rédaction de Multi21 a décidé de donner son top 15 all time des pilotes de F1. Mauvaise fois et démocratie : c’est parti !
Comment a-t-on procédé ? Chacun des 7 membres de la rédaction a procédé dans son coin à son top 15. Chaque pilote a gagné des points suivant un barème selon son classement dans chaque top 15. Les 15 pilotes avec le plus de point composent notre classement.
Un top qui ne sera pas forcément composé que de champions du monde et qui est bien évidement subjectif et non exact. C’est parti :
#15 Verstappen Max
1x Champion du Monde (2021) – Carrière F1 : 2015-présent – Néerlandais
Si jeune et déjà dans notre top 15 all time. Si la rédaction s’est accordé pour dire qu’il est encore trop tôt pour placer Max plus haut, il était évident pour nous qu’il devait déjà en être, frappant à la porte du top 10 de certains rédacteurs. Enfant prodige programmé par deux parents pilotes pour devenir le plus grand de tout les temps, Max Verstappen est un talent brut comme on en a rarement vu, accompagné d’une mentalité clivante comme en témoigne son désormais fameux chantage à l’accrochage. Il n’en reste pas moins un des pilotes les plus excitant que nous avons vu en F1, et sa quasi fusion avec l’équipe Red Bull, désormais motoriste, en fait un concurrent effrayant pour le titre de meilleur de l’histoire d’ici 10 ans.
#14 Hill Graham
2x Champion du Monde (1962/1968) – Carrière F1 : 1958-1975 – Britannique
Il existe 2 définitions à la triple couronne. L’une comprend les l’Indy500, les 24h du Mans et le Grand Prix de Monaco et l’autre les deux premiers cités et le championnat du monde de F1. Qu’importe celle que vous choisissez, un seul pilote l’a conquis : Graham Hill. Pilote parmi les plus complets de l’histoire, celui qui remporta aussi les 12h de Sebring et le BTCC a eu une longévité exceptionnelle. Double champion du monde et triple vice-champion au cours d’une carrière de 18 saisons (seuls 4 pilotes ont eu une plus longue carrière), il a su traverser les époques et commençait à embrasser la carrière de directeur d’équipe lorsque le destin le rattrapa le 29 novembre 1975.
#13 Brabham Jack
3x Champion du Monde (1959/1960/1966) – Carrière F1 : 1955-1970 – Australien
Triple champion du monde dont un titre 1966 remporté à bord de sa propre voiture, fait unique dans l’histoire, Black Jack méritait sa place dans notre classement. D’une part parce que gagner trois titres au milieu de monstres comme Moss, McLaren, Surtees, Hulme, Graham Hill et surtout Jim Clark n’est pas chose aisée. Mais aussi pour sa capacité d’adaptation immédiate à toutes les voitures qu’on lui mettait entre les mains. Seul 5 de ses 14 saisons complètes se sont effectuées avec la même monoplace d’un bout à l’autre du championnat. Mieux, 2 de ses 3 titres sont acquis en changeant de voiture en cours de saison. Brabham restera un nom important de la F1, une marque qui restera en F1 jusqu’en 1992, 30 ans après sa fondation.
#12 Piquet Nelson
3x Champion du Monde (1981/1983/1987) – Carrière F1 : 1978-1991 – Brésilien
Personnage hautement controversé, Nelson Piquet est très probablement l’un des Champions du Monde les moins bien considérés de l’Histoire. Pourtant, le Carioca a prouvé à maintes reprises que son coup de volant et ses talents de metteur au point le mettaient aisément au niveau, si ce n’est au-dessus, de ses contemporains : Lauda, Prost, Senna, Mansell… Déjà, avant même d’atteindre la catégorie reine, Piquet s’était illustré dans les championnats de monoplaces au Brésil et en Europe, il avait même battu le record de victoires dans une saison de Formule 3 précédemment détenu par Jackie Stewart. Gagner un titre mondial, ce n’est pas donné à tout le monde, alors en gagner trois au volant de monoplaces pas toujours dominatrices… eh bien cela veut bien dire que l’on fait partie des plus grands.
#11 Villeneuve Gilles
Carrière F1 : 1977-1982 – Canadien
Enfant terrible de la F1 à la fin des années 70, Gilles Villeneuve connaît une ascension fulgurante dans la catégorie reine. Remarqué par le champion du monde James Hunt lors d’une course en Formule Atlantique, il court quelques Grand-Prix en 1977 avec McLaren, puis est recruté par Ferrari. L’agressivité en piste et ses talents d’acrobate ont réveillé la nostalgie d’Enzo Ferrari, qui voit en Villeneuve le Nuvolari des temps modernes. Il remporte sa première victoire à domicile en fin de saison et se bat pour le titre l’année suivante. Mais la fougue du jeune Canadien ne peut rivaliser avec l’expérience de l’Ourson Scheckter. Le père de Jacques Villeneuve s’incline mais forge sa légende. 1980 est un désastre avec une 312T5 pataude et peu compétitive. Mais Ferrari revient dans le coup en troquant son V12 contre un V6 turbo. Victoire sur le fil en Espagne et dominateur à Monaco. Le petit Prince brille ! 1982 et le conflit FISA-FOCA sème le trouble entre les équipes et il est un acteur majeur dans la grève des pilotes en Afrique du Sud. La “mésentente” avec son équipier Pironi à Imola quelques mois plus tard mènera à la fin tragique du futur champion. Une consigne avec deux lectures distinctes et la volonté sans doute de Pironi de s’affirmer dans l’objectif du championnat. Une victoire dans une ambiance pesante et des visages fermés. Emporté par sa fougue, Villeneuve se relance pour un ultime run à Zolder (Belgique) pour battre le temps du “traître” français. Une incompréhension avec la March de Jochen Mass et la Ferrari n°27 décolle avant de se disloquer sans laisser à son pilote éjecté la moindre chance de survie. Ainsi s’achçve la carrière éphémère du funambule canadien, auteur d’une des plus belles batailles de l’histoire de la catégorie à Dijon face à Arnoux (Renault) pour… la seconde place.
#10 Moss Stirling
Carrière F1 : 1951-1961 – Britannique
L’exemple le plus parlant de roi sans couronne est sans aucun doute Stirling Moss. Alors oui un championnat ne se mérite pas, il se gagne mais Moss a passé sa carrière sur le podium final de la saison, finissant 4 fois 2ème et 3 fois 3ème en 7 saisons complètes. Le principal soucis de Moss est qu’il fut confronté à Juan Manuel Fangio puis à Jack Brabham, deux monstres du sport. Pourtant une fenêtre failli s’ouvrir pour le très talentueux britannique en 1958 après la semi-retraite de Fangio. Mais Moss, par classe et honnêteté, plaidera pour la réhabilitation de son rival pour le titre Mike Hawthorn après le GP du Portugal et s’inclinera pour un point en fin de saison. En 1962, l’année de ses 33 ans, il est victime d’un grave accident à Goodwood et préfère mettre un terme à sa carrière. Une carrière sans titre passée à lutter avec les plus grands.
#9 Stewart Jackie
3x Champion du Monde (1969/1971/1973) – Carrière F1 : 1965-1973 – Britannique
Fils dyslexique d’un garagiste en Ecosse, Jackie Stewart fait ses armes en F2 avant d’entrer dans la cour des grands en 1965 chez BRM avec qui il remporte sa première victoire cette année-là. Il côtoie les stars du moment : Graham Hill, son compatriote Clark, Jack Brabham, Bruce McLaren… Stewart remporte son premier titre avec Matra en 1969 au terme d’un Grand-Prix d’Italie épique ! Quatre voitures en à peine 2 dixièmes ! C’est lors de la saison suivante – marquée par le décès tragique de Jochen Rindt – que Tyrrell décide de fabriquer ses propres châssis et son courir en son nom propre. Rindt est sacré champion à titre posthume tant la Lotus 49C était supérieure au reste du plateau. L’Ecossais règne sans partage en 1971 ! Coup double avec Tyrrell qui remporte le championnat des constructeurs pour sa première année à temps complet. Le retour en force de Lotus avec la terrible Lotus 72E confiée à Emerson Fittipaldi balaie les velléités du double champion en titre de coiffer une troisième couronne. Il prend sa revanche l’année suivante avec 5 victoires et un nouveau sacre à Monza où il finit quatrième. La saison s’achève dans la douleur pour le triple champion du monde puisque son équipier François Cevert décède lors des essais à Watkins Glen (Etats-Unis). Stewart tenait à courir en hommage à son ami français mais Helen, son épouse, s’y oppose farouchement. Jackie Stewart ne disputera donc jamais son 100e Grand-Prix. Il annonce son retrait de la compétition une semaine plus tard. Parmi ses amis, Jim Clark, Bruce McLaren, Jochen Rindt, François Cevert et d’autres, beaucoup trop avaient couru au péril de leur vie malgré ses efforts pour améliorer la sécurité des circuits parfois quasi inexistante.
#8 Alonso Fernando
2x Champion du Monde (2005/2006) – Carrière F1 : 2001-présent – Espagnol
En 2023 il deviendra le premier pilote a réaliser 20 saisons dans l’élite. Une longévité qui n’est en réalité que la successions de plus ou moins courtes aventures dont la durée ne dépendait que du caractère de Fernando. Talent pur, sans doute parmi les 5 plus doués de l’histoire, l’espagnol a été capable de lutter pour le titre avec des voitures peu performantes. Pourtant ses deux titres ont été acquis lors du premier de ses 3 passages chez Renault, symbole d’un succès précoce jamais vraiment retrouvé. Jamais battu par un coéquipier sur le bilan d’une saison, le plus grand ennemi de l’Espagnol reste lui même. Lorsqu’il est dans ses grands jours, l’espagnol est très au dessus du reste de la grille, étant l’un des seuls pilotes capable d’avoir un style très agressif sans pour autant endommager ses pneus ou surconsommé.
Capable d’amener à la limite n’importe quelle monoplace, du bijou que fut la R25 à l’immonde F14T qu’il emmena sur le podium au Grand Prix de Hongrie 2014. Il reste aussi l’un des rares pilotes à avoir autant de performances phénoménales que de saisons en F1, de 2001 (Japon) à 2021 (Hongrie) en passant par 2008 (Japon) ou 2016 (Belgique). Mais sa plus grande performance reste celle devant son public, en 2012 à Valence, où partant de la 12ème position, il va triompher sur ses terres. S’il est rarement parti en pôle, il a toujours su être efficace (21 podiums en 22 pôles) et s’est surtout montré performant peu importe son résultat en qualification (14 victoires et 68 podiums en partant d’après la première ligne). Certains disent que Fernando aurait pu gagner 5 titres avec un autre caractère. Peut-être mais il n’aurait pas été Fernando Alonso. Un talent pur mais capricieux, qui n’a pas fini de faire des siennes.
#7 Lauda Niki
3x Champion du Monde (1975/1977/1984) – Carrière F1 : 1971-1985 – Autrichien
Fils d’une famille prospère de banquiers, Niki Lauda s’est fait tout seul dans un monde sportif en pleine mutation. Il paie son propre paquet chez March, puis BRM. Remarqué par “El Commandatore” pour ses talents de mise au point, Lauda pose ses valises chez les Rouges en 1974 et ne mâche pas ses mots. Sa pugnacité, son sens du détail et sa régularité à l’instar d’un métronome sont autant de qualités nécessaires pour remettre sur pied une Scuderia qui n’est que l’ombre d’elle-même. Champion en 1975, il entre dans l’histoire, suite à sa rivalité l’année suivante avec James Hunt (McLaren) et son terrible accident sur la Nordschleife (Allemagne). Son retour express pour le GP d’Italie, seulement un mois plus tard, forge sa légende. Dauphin de son rival suite à son retrait lors de la manche de clôture au Japon, il prend sa revanche la saison suivante et se paie le luxe de claquer la porte avant la fin de la saison, l’atmosphère étant devenue toxique chez Ferrari.
Accueilli à bras ouverts par Brabham, il gagne avec la très controversée BT46B.La saison 1979 n’est pas du même cru et Lauda tire sa révérence… avant de revenir chez McLaren en 1982. Au sommet de son art, il tire son épingle du jeu à plusieurs reprises et prépare le terrain pour Porsche. Intouchable en 1984, il se bat bec et ongles face au jeune Alain Prost, dauphin de Piquet en 1983. Le Français s’incline pour 0.5 point ! Du jamais vu ! L’année qui suit voit la tendance s’inverser. Lauda quitte définitivement la F1 et oeuvre comme conseiller chez Ferrari, Jaguar, puis directeur non exécutif chez Mercedes. Il demeure un pilier pour l’évolution de la sécurité des pilotes à une époque où la F1 se professionnalise.
#6 Schumacher Michael
7x Champion du Monde (1994/1995/2000/2001/2002/2003/2004) – Carrière F1 : 1991-2012 – Allemand
Longtemps détenteur de tous les records que l’on pensait inatteignables (nombres de pôles, de victoires, de meilleurs tours, de podiums et bien entendu de titres), le cas Michael Schumacher est clivant. De nombreux observateurs se sont complètement désintéressés du sport pendant la domination sans partage du Baron Rouge et du Cavallino Rampante (on espère pour eux qu’ils ne sont pas revenus pendant les ères Vettel, Hamilton et Verstappen), d’ailleurs une majorité de la rédaction était déjà devant son petit écran au début des années 2000 pour assister à ce spectacle.
Le talent pur de l’Allemand est incontestable, mais deux écueils reviennent fréquemment parmi ses détracteurs : Michael Schumacher n’a quasiment jamais eu de concurrence interne (hormis un Piquet en fin de carrière, Rubens Barrichello et Jos Verstappen ont probablement été ses équipiers les plus sérieux, mais parfois avec un matériel supposé inférieur), et son pilotage en piste a trop souvent franchi la ligne rouge (un trait que l’on retrouve chez d’autres pilotes de cette liste). Pour preuve, à la rédaction, seuls trois membres l’ont positionné dans leur top 5, et un seul d’entre eux dans le top 4 (Thomas, qui l’a positionné comme numéro 1). au-delà de son indéniable talent, Schumacher a fait l’unanimité dans son environnement professionnel, en ralliant à sa cause ingénieurs et mécaniciens tout au long de sa carrière, privilégiant le jeu d’équipe et la responsabilité commune à la mise en avant et de la critique de l’équipe. Cette caractéristique rare, presque unique dans cette liste, est trop souvent oubliée lorsque ce nom est évoqué, mais lui a permis d’écrire les plus belles pages de la Scuderia et d’obtenir une place de choix dans le cœur des tifosis.
#5 Senna Ayrton
3x Champion du Monde (1988/1990/1991) – Carrière F1 : 1984-1994 – Brésilien
Fangio estimait que seul “Magic” Senna pouvait l’égaler, voire le battre. Le destin en a voulu autrement le 1er mai 1994. C’est pourtant dix ans plus tôt que le génie explose dans les rues gorgées d’eau de Monaco. Deuxième derrière Prost (McLaren TAG-Porsche) lorsque la course est arrêtée. Au volant de la Lotus-Renault, il se construit une solide réputation de chasseur de pôles. Puis naissent les prémices du duel d’anthologie entre le double-champion du monde français et le jeune loup assoiffé de titres. Un final polémique en 1990 à Suzuka et une personnalité complexe, mystique. Senna est l’exemple du perfectionniste jusqu’au-boutiste. Après un essai prometteur en Indy Car en 1992, rien ne dit qu’il n’aurait pas glané quelques titres à l’instar de son mentor Emerson Fittipaldi.
Ayrton Senna reste un être mystique et insaisissable, dont les phrases poussent encore des générations de fans à l’adoration quasi religieuse. Hyper-sensible, engagé contre la pauvreté endémique de son pays, patriote farouche, homme de foi, Magic était tout à la fois. Un pilote clivant, mais peut-être le seul qui ne laisse personne indifférent. On aime ou on déteste Ayrton Senna mais il nous marque à jamais. Reste à jamais le souvenir de ce casque jaune bardé de vert dans une monoplace immaculée, striée du rouge Marlboro, sur une piste détrempée, qui gratte cinq places en un tour à Donington en 1993 et donnant ce jour-là une leçon de pilotage.
#4 Prost Alain
4x Champion du Monde (1985/1986/1989/1993) – Carrière F1 : 1980-1993 – Français
Lorsque l’on se fait surnommer “Le Professeur”, c’est rarement pour rien. Alain Prost avait une approche scientifique de la course, trait partagé avec Niki Lauda, mais qu’il a poussé à l’extrême afin de pouvoir rivaliser avec les plus grands de son époques. Au style flamboyant d’Ayrton Senna ou Nelson Piquet, Alain Prost a répondu par un pilotage épuré et sobre, qui laissait l’impression que plus il alignait les chronos, plus il semblait lent. Sa capacité a toujours trouvé les bons réglages, admettant les fois où il se trompait en qualification pour corriger le tir avant la course, est parmi les meilleurs de l’histoire. Ce calme méthodique et cette froideur scientifique ont fait de lui un maitre de la gestion du peloton. Une course sur 5 qu’il a gagné dans sa carrière s’est fait après qu’il soit parti hors des 2 premières lignes de la grille.
Le symbole de ces aptitudes hors normes d’analyse de la course reste sans doute le GP du Mexique 1990, où partant de la 13ème position et étant 15ème à l’abord du premier virage, il fini par gagné avec 25 secondes d’avance, profitant certes de la crevaison de Senna mais ayant remonté 13 places durant la course. Une course où il avait raté sa qualification mais complétement revu la balance de sa voiture avant le départ. Vainqueur de Grand Prix pour les 4 équipes avec lesquels il a couru en F1, il a su montrer sa polyvalence. Et si l’on a bien cru a sa retraite fin 1991 après la guerre interne chez Ferrari, ce ne sera qu’une année sabbatique pour Le Professeur, qui revient en 1993 pour une seule saison. Une saison qui le verra devenir quadruple champion du monde, le second plus haut total à l’époque, avant de partir pour éviter une nouvelle guerre interne avec l’arrivée d’Ayrton Senna, son meilleur ennemi.
#3 Hamilton Lewis
7x Champion du Monde (2008/2014/2015/2017/2018/2019/2020) – Carrière F1 : 2007-présent – Britannique
Protégé de Ron Dennis depuis l’âge de ses dix ans, l’enfant terrible se retrouve face à la pointure du moment : Fernando Alonso lors de ses balbutiements en F1. Le titre lui passe sous le nez pour 1 point. L’année suivante, il rafle la mise au nez et à la barbe de Felipe Massa (McLaren). S’ensuivent des saisons tantôt brillantes (2009 et 2012), tantôt en deçà (2011). Un appel providentiel de Niki Lauda sauve le Britannique d’une plongée dans le gouffre infernal de la défaite. 2014 ouvre la voie à la suprématie Mercedes. “King Lewis” est irrésistible et enchaîne 2 titres de suite. Le duel avec son équipier Rosberg atteint son paroxysme en 2016, à l’avantage de l’Allemand. La marche en avant du Britannique reprend de plus belle malgré les vaines tentatives de Ferrari et Vettel pour lui voler la vedette. Pilote complet au volant de bolides à la pointe et innovants, il égale Schumacher en 2020 en remportant un septième titre dans des conditions dantesques sur le sinueux tracé d’Istanbul et demeure le pilote le plus victorieux de l’histoire à ce jour. Malgré une saison 2022 en demi-teinte, toujours se méfier de l’eau qui dort…
#2 Clark Jim
2x Champion du Monde (1963/1965) – Carrière F1 : 1960-1968 – Britannique
Existe-t-il un pilote plus élégant que James Clark Jr. dans l’histoire de la F1 ? Le britannique au pilotage ultra soigné a marqué son époque et imprimé sa marque dans l’histoire de la F1. Capable de choyer une voiture de course et de l’amener à la limite sans jamais la brusquer, Jim Clark a acquis le respect de ses pairs pour qui il était le pilote le plus délicat, le plus fin et le plus précis. Chasseur de pôle par excellence, il était intouchable s’il partait en tête en témoigne son record de 8 Grands Chelems (c’est-à-dire Pôle, meilleur tour, victoire et course menée de A à Z) en seulement 72 Grand Prix, là où son plus proche concurrent Lewis Hamilton en a réussit 6 en plus de 300 Grand Prix. Sa relation quasi fusionnelle avec Lotus chez qui il a disputé l’intégralité de sa carrière dans l’élite en fait l’un des exemple les plus marquants d’un pilote ne faisant qu’un avec sa machine.
Ce style de pilote lui permet d’ailleurs d’être considéré comme l’un – si ce n’est – le plus grand pilote de l’histoire de la F1 sous la pluie. Sa performance au GP de Belgique 1963, où il passe un tour à l’intégralité de la grille excepté Bruce McLaren dans l’enfer pluvieux de Spa-Francorchamps, est l’un des symboles de ce contrôle permanent dont était capable l’écossais. S’il est parfois sorti du top 5, c’est à cause de ses deux titres seulement, comme un symbole d’une carrière inachevée suite à son tragique accident d’avril 1968. Jim Clark venait alors d’avoir 32 ans, et encore une belle décennie de triomphe en F1 devant lui.
#1 Fangio Juan Manuel
5x Champion du Monde (1951/1954/1955/1956/1957) – Carrière F1 : 1950-1958 – Argentin
Cela fait 50 ans que l’on entend dire que Juan Manuel Fangio est le plus grand pilote de l’histoire. Mais cela en fait-il une vérité pour autant ? Pourquoi aucun des pilotes nommés précédemment ne l’ont jusqu’ici détrôné ? Parce que dans un monde où personne n’a été champion du monde avec plus de 2 constructeurs différents, lui l’a été avec 4. Ajouté à cela un cinquième titre (son second dans l’ordre chronologique) acquis en changeant d’écurie en cours de saison et vous obtenez du jamais vu. La carrière de Fangio en Formule 1 mérite tous les superlatifs. Ses débuts, dans le contexte de fondation de la F1 après-guerre, se font peu avant ses 39 ans et l’obligent à stopper à 47 ans. Mais en seulement 7 saisons complètes, Fangio fini 5 fois champion du monde et 2 fois vice-champion. Un quasi sans faute dont les ratios rapportés au nombre de Grand Prix sont hallucinants.
D’ailleurs, parmi les pilotes ayant au moins disputés 2 saisons en F1, il est en tête du nombre de victoire (47.06%), de pôles positions (56.86%), de podium (68.63%), de meilleurs tours (45.10%), de Grand Prix menés (74.51%) et a la plus haute position moyenne sur la grille (1.78), ne démarrant qu’une fois en dehors des 2 premières lignes. Il est aussi second au nombre de hat-trick (7.17%), quatrième au nombre de grand chelem (3.92%) et à barème équivalent, il est premier au nombre de points par Grand Prix dans tous les barèmes de l’histoire. Mais au-delà des chiffres, Fangio a su réaliser des performances exceptionnelles, à l’image de son Grand Prix d’Allemagne 1957, apothéose d’une carrière parfaite qui lui valut le respect de ses contemporains et l’admiration des générations suivantes. Alors oui, un jour Fangio sera détrôné, et 2-3 pilotes de ce top sont en bonne position. Mais à ce jour, il reste le plus grand, celui qui a réalisé des choses jamais revues après lui.
Pour la Rédaction
Aurélien Attard
Clément Chatellier
Thomas Felizardo
Pierre Meslait
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