Depuis quelques temps, Liberty Média nous le rappelle sans cesse : la Formule 1 veut atteindre 25 courses, la Formule 1 veut aller partout autour du monde. Et bien aujourd’hui allons, nous aussi, à fond dans le délire et fabriquons un calendrier de 25 courses.
Pour ce faire, nous allons reprendre tous les circuits qui sont apparus au calendrier F1 ces 10 dernières années, en y ajoutant les projets et rumeurs actuelles. Un calendrier fictif donc, et rempli de mauvaise foi, mais peut-être aussi de bonnes idées puisque Chase Carey pense à l’alternance entre certains circuits un an sur deux. Un calendrier sur 4 ans puisque certaines alternance seront entre plusieurs circuits. C’est parti :
1. Grand Prix d’Australie – Albert Park Circuit (Semaine 11)
Le meeting d’ouverture de la saison se passe à Melbourne depuis 25 ans, à quelques exceptions près, et le circuit urbain de l’Albert Park est devenu avec les années un rendez-vous incontournable du calendrier.
2. Grand Prix du Vietnam – Hanoi Street Circuit // Grand Prix de Malaisie – Sepang International Circuit (Semaine 12)
Première alternance dès le second round et ce, pour deux raisons. La première est politique, le Grand Prix du Vietnam n’a encore jamais eu lieu mais il est déjà dans la tourmente pour une sombre histoire de corruption, il pourrait ainsi quitter le calendrier sans jamais en avoir fait partie. La seconde est financière, les deux pays n’ayant pas une passion débordante de l’automobile, contrairement à la Thaïlande par exemple. Y faire venir les F1 un an sur deux permettrait de remplir plus significativement les tribunes.
3. Grand Prix de Chine – Shanghai International Circuit (Semaine 14)
Qu’on aime ou pas Shanghai importe peu, la Chine est un poids lourd mondial et fera tout pour conserver son Grand Prix.
4. Grand Prix de Corée du Sud – Korea International Circuit // Grand Prix d’Inde – Buddh International Circuit (Semaine 15)
Les deux mal-aimés du début des années 2010 méritent une seconde chance. Certes, l’immense projet immobilier qui devait entourer le circuit de Yeongam n’aura sans doute jamais lieu mais dans le cadre d’une expansion du calendrier, il serait bon de voir ce que ces deux tracés peuvent donner avec les F1 next-gen de 2022. De plus, la F1 et son regain d’intérêt ne peut se passer de l’Inde à son calendrier.
5. Grand Prix de Russie – Sochi Autodrom (Semaine 17)
Sochi représente sans doute le pire combo circuit sans intérêt/course sans intérêt. Mais la Russie est un poids lourd mondial et Vladimir Poutine tient à sa course sur les bords de la mer Noire. Oubliez un essai au Moscow Raceway ou à l’Igora Drive, le président russe ne jure que par ce tracé situé au milieu du village olympique, qui tombera peu à peu en désuétude…
6. Grand Prix de Saint-Marin – Autodromo Internazionale del Mugello // Grand Prix de Turquie – Istanbul Park (Semaine 18)
Le Mugello a fait son apparition en 2020, Istanbul son retour. Et les deux ayant fourni un grand spectacle à la F1, il n’y a aucune raison de ne pas y revenir. Pourquoi un Grand Prix de Saint-Marin au Mugello et un an sur deux ? La réponse se trouve au début du mois de juillet.
7. Grand Prix d’Espagne – Circuit de Barcelona-Catalunya / Valencia Street Circuit // Grand Prix du Portugal – Autodromo International do Algarve – Autodromo do Estoril (Semaine 20)
Cette alternance se base sur un Grand Prix en alternance un an sur deux entre l’Espagne et le Portugal et une année sur 4 de chacun de ces 4 circuits. Les trois tracés permanent ont de nombreux points communs : vallonnés, techniques et produisant des courses la plupart du temps sans intérêt. L’urbain de Valence mérite, surtout avec la direction que prend la F1, une nouvelle chance à l’heure où une nouvelle réglementation rentre en vigueur. Les circuits de Barcelone et Portimao pourront, les années où ils n’accueillent pas la F1, se partager les essais hivernaux. Cela permettra aux écuries de baser leurs données sur un circuit où elles ont couru en Grand Prix récemment sans pour autant s’octroyer des réglages en avance pour un Grand Prix de la saison à venir. Quand à Valence, le 3ème secteur du circuit pourrait devenir la base d’accueil ibérique de la Formule E à l’avenir
8. Grand Prix de Monaco – Circuit de Monaco (Semaine 21)
Circuit mythique, Grand Prix incontournable, Monaco est indéboulonnable.
9. Grand Prix du Canada – Circuit Gilles Villeneuve (Semaine 23)
Première excursion traditionnelle sur le continent américain, Montréal est un classique du calendrier.
10. Grand Prix d’Azerbaïdjan – Baku Street Circuit (Semaine 25)
Après 4 éditions seulement, le circuit urbain de Bakou est en train de devenir un incontournable du calendrier. Entre le décor de la vieille ville pittoresque et l’immense ligne droite, il est bien parti pour rester de façon durable au calendrier
11. Grand Prix de France – Circuit Paul-Ricard / Circuit de Nevers Magny-Cours (Semaine 26)
Il parait un peu chauvin de mettre un Grand Prix de France permanent, partagé entre le Castellet et Magny-Cours, quand d’autres pays n’accueille la F1 qu’une année sur 2. Sauf que la France est un poids lourd de la F1, avec Alpine, les moteurs Renault et surtout des pilotes français qui ont été la nation majoritaire (parfois à égalité) sur la grille 4 fois sur les 10 dernières années. Les deux autres nations ayant eu ce record étant le Royaume-Uni et l’Allemagne, il est normal que comme ces 2 pays, la France est un Grand Prix permanent. Quand à l’alternance avec Magny-Cours, l’article consacré à ce circuit a déjà posé tous les arguments pour le retour de ce tracé.
12. Grand Prix d’Autriche – Red Bull Ring / Grand Prix de Saint-Marin – Autodromo Internazionale Enzo e Dino Ferrari (Semaine 27)
Sans doute la plus irréaliste des alternances mais je la tente. Tout d’abord, les deux circuits sont proches, affectivement ou géographiquement, d’une des deux écuries du giron Red Bull. Cela permettrait au géant autrichien d’avoir une course à la maison chaque année tout en ramenant au calendrier le mythique circuit d’Imola. Le Grand Prix de Saint-Marin aurait lui une édition chaque année, en alternance au Mugello et à Imola. Enfin, lorsque les F1 n’iraient pas à Zandvoort, le passage à Spielberg permettrait aux fans de Verstappen d’avoir toujours un Grand Prix “maison” pour le jeune Batave, en plus du Grand Prix de Belgique où la vague orange est présente depuis de nombreuses années.
13. Grand Prix de Grande-Bretagne – Silverstone Circuit / London Street Circuit (Semaine 29)
Jusqu’il y a peu de temps, il semblait que le Grand Prix de Grande-Bretagne soit attaché pour un moment à Silverstone. Sauf que la réélection de Sadiq Khan à la mairie de Londres relance les rumeurs sur un possible Grand Prix dans les rues de la capitale britannique. La direction actuelle de la F1 pourrait nous rapprocher du projet imaginé il y a 10 ans par Santander, de jour cette fois-ci.
14. Grand Prix d’Allemagne – Hockenheimring / Nürburgring (Semaine 30)
Déjà présente à la fin des années 2000 et au début des années 2010, cette alternance coule de source entre deux circuits historiques du calendrier.
15. Grand Prix de Hongrie – Hungaroring // Grand Prix des Pays-Bas – Circuit Zandvoort (Semaine 31)
Souvent décrié à juste titre pour son tracé typé “karting” et étroit, le Hungaroring nous offre pourtant très souvent de belles courses lorsque la météo s’en mêle et ne mérite pas sa réputation de générateur de sieste dominicale. En plus, la pression politique de Viktor Orban et l’argent des sponsors hongrois ont assis sa présence au calendrier, juste avant la trêve estivale. Pour autant, la ferveur des fans de Max Verstappen pourrait permettre d’équilibrer la balance et de nous offrir, sur un tracé similaire au Hungaroring, un spectacle plus important que si Zandvoort revenait chaque année.
16. Grand Prix de Belgique – Circuit de Spa-Francorchamps (Semaine 34)
Le plus beau tracé du monde signifie chaque année le retour de la F1 après les vacances et il n’y a aucune raison pour que cela change.
17. Grand Prix d’Italie – Autodromo Nazionale di Monza (Semaine 35)
La course à la maison de Ferrari, le circuit le plus utilisé de l’histoire, le tracé le plus rapide de la saison. Monza est légendaire.
18. Grand Prix de Singapour – Marina Bay Street Circuit (Semaine 37)
Le nouveau joyau du calendrier depuis 2008. Singapour est incontournable et sa beauté n’a d’égal que le défi que son tracé représente pour les pilotes.
19. Grand Prix du Japon – Suzuka International Racing Course / Fuji Speedway (Semaine 38)
Sacrilège ! Comment oser ne pas établir Suzuka, sans doute l’un des cinq plus beaux circuits au monde, comme étape permanente du calendrier ? Tout simplement car Honda s’en va et que Suzuka nous a souvent offert des siestes. Pourquoi ne pas alors tenter Fuji et ses conditions dantesques ? 12 ans après le dernier Grand Prix sur le Speedway, l’expérience mérite d’être tentée à nouveau.
20. Grand Prix des États-Unis d’Amérique – Circuit of the Americas / Miami Hard Rock Stadium Circuit/ Indianapolis Motor Speedway / Long Beach Street Circuit (Semaine 40)
C’est désormais officiel, la F1 ira à Miami. Sauf que chez Multi21 on ne veut pas de 2 Grand Prix par pays. Alors pourquoi pas tenter d’y aller en alternance avec Austin, qui accueille désormais le WEC, le MotoGP, l’IndyCar, le WorldRX (et la NASCAR dès 2021) et qui n’est plus dépendant de la F1 ? En allant plus loin, la F1 pourrait se rendre une année sur 2 sur un tracé urbain (Miami, Long Beach) et l’autre année sur un tracé permanent (Austin, Indianapolis). Quatre circuits quadrillant le nord, le sud, l’est et l’ouest des USA, permettant de remplir les gradins à chaque édition. Long Beach serait ainsi 3 ans sur 4 au calendrier de l’IndyCar et en F1 la quatrième et pourquoi ne pas faire pareil avec Miami ?
21. Grand Prix du Mexique – Autodromo Hermanos Rodriguez (Semaine 41)
Régulièrement nommé Organisateur de Grand Prix de l’année par la FIA, la course de Mexico est un exemple en tous points et mérite sa place à plein temps au calendrier.
22. Grand Prix du Brésil – Autodromo José Carlos Pace (Semaine 43)
Interlagos est un rendez-vous traditionnel du calendrier et est désormais en passe de le rester pour quelques années supplémentaires, le projet de circuit à Rio de Janeiro étant à l’arrêt. Dans ces conditions, comment se priver du sublime circuit brésilien ?
23. Grand Prix d’Argentine – Autodromo Termas de Rio Hondo // Grand Prix d’Afrique du Sud – Kyalami Grand Prix Circuit (Semaine 44)
Rénovés depuis quelques années, les circuits de Rio Hondo et Kyalami représentent pour la F1 l’opportunité de retourner dans des pays qu’elle a déjà visités, mais désormais de façon libre et non sous le joug de régimes répressifs. Deux tracés que l’on aimerait voir ou revoir au calendrier.
24. Grand Prix de Bahreïn – Sakhir International Circuit // Grand Prix d’Arabie Saoudite – Jeddah Street Circuit (Semaine 46)
Pourquoi une alternance entre deux royaumes pétroliers ? Encore une fois il y a deux raisons, la première sportive et la seconde politique. Premièrement, la F1 n’a pas vocation à se dérouler de nuit sur tous les circuits du calendrier. Avec déjà Singapour et Abu Dhabi dans ces conditions, l’ajout de deux autres courses serait superflue, sans compter que Singapour accueillerait sans grand enthousiasme une seconde course urbaine nocturne permanente. Deuxièmement, il faut savoir que le royaume de Bahreïn est sous perfusion économique saoudienne depuis plus de 15 ans, et cela pourrait peser quand à l’avenir de son Grand Prix dans les prochaines années.
25. Grand Prix des Émirats Arabes Unis – Yas Marina Circuit (Semaine 47)
Traditionnelle course de clôture de la saison, le clinquant Yas Marina représente tout ce qu’il y a de plus moderne et malgré des courses souvent mornes, il reste un des symboles de la saison. J’aimerais cependant un petit changement de nom, pour abandonner l’horrible dénomination “Grand Prix d’Abou Dabi”, symbole de la guerre interne entre Abou Dabi et Dubaï, et prendre le nom du pays dans lequel se déroule l’épreuve.
Au delà de ce calendrier surchargé, des week-end de courses de 2 jours pourraient être mis en place sur les 12 circuits qui auraient une place permanente au calendrier. Ainsi, le Grand Prix d’ouverture, à Melbourne, et celui de clôture, à Abou Dabi, ne laisseraient la place à aucune erreur de la part des teams et des pilotes. Un calendrier assez irréaliste et pourtant nécessaire si les promoteurs veulent suivre l’appétit de Liberty. Un calendrier qui permettrait ne pas créer de lassitude chez les fans, avec 42 circuits utilisés sur 4 ans, et qui permettrait de limiter le nombre de tracé urbains de 6 à 7 par saisons.
Clément Chatellier
Crédits photos
Grand Prix du Mexique : Roby Joke sur Flickr