La lutte est âpre entre les deux protagonistes pour le titre en cette saison 2021. Alors que la saison arrive (presque) à son terme, qui de Max Verstappen ou de Lewis Hamilton décrochera le saint Graal des pilotes ? Mercedes empochera-t-elle un nouveau sacre constructeur ou celui-ci sera-t-il remporté par Red-Bull ? L’intensité du duel sur la piste et dans les garages remonte à la nuit des temps. Montez dans notre modeste machine à remonter – le temps pour (re)découvrir des championnats à l’issue incertaine
Au nez et à la moustache d’Alonso (2010)
Le début des années 2010 nous offre un duel au sommet entre Fernando Alonso, fraîchement arrivé chez Ferrari et le jeune prodige Sebastian Vettel, chasse gardée du clan Red-Bull. Lors du premier affrontement en 2010, ils sont cinq à pouvoir prétendre au titre : Lewis Hamilton et Jenson Button, (McLaren-Mercedes), Mark Webber et Sebastian Vettel (Red-Bull Renault) et Fernando Alonso (Ferrari). Le pilote Ferrari aborde la dernière manche de la saison à Abu Dhabi en tant que leader (246 points), suivi de près par les pilotes Red-Bull : Webber (238 points) et Vettel (231).
Le jeune Allemand signe la pôle à l’issue des qualifications. Alonso est 3e et Webber 5e. L’Espagnol se fait griller la politesse au départ par Button. Webber rentre aux stands au tour 11, imité quelques tours plus tard par l’Asturien. Les deux hommes repartent l’un derrière l’autre mais se heurtent à la farouche résistance du pilote russe Vitaly Petrov (Renault). Le coéquipier de Kubica refuse de s’effacer malgré les multiples tentatives du double champion impuissant. Heureuse coïncidence ! Alonso, coincé par la monoplace qu’il a délaissée fin 2009 et qui l’empêche de coiffer la couronne pour la troisième fois de sa carrière. Vainqueur d’une course maîtrisée d’une main de maître, Vettel devient le plus jeune champion du monde de l’Histoire de la F1 à 23 ans ! Red-Bull remporte le premier de ses quatre sacres consécutifs cette même année.
Une samba arrosée (2012)
C’est au Brésil que se donnent rendez-vous les deux duettistes de la saison 2012. Saison forte en émotions ! Première victoire de Mercedes en Chine avec Nico Rosberg. Les pannes d’alternateur sur la Red-Bull du champion du monde en titre à plusieurs reprises. Victoire surprise d’Alonso (Ferrari) sur la piégeuse piste de Sepang face à un Sergio Perez (Sauber) chaud bouillant. Et récidive de l’Espagnol sur ses terres à Valence après une course cataclysmique ! L’invraisemblable victoire de Pastor Maldonado (Williams-Renault) en Espagne, qui met fin à huit ans de disette pour le team anglais.
Quelques fines gouttes de pluie s’invitent à la fête au moment du départ. Alonso est catapulté en 5e position à la fin du premier tour tandis que Vettel… part en tête à queue au virage 4, heurté par Bruno Senna (Williams-Renault). La messe semble entendue. Pas de dégâts apparents sur la Red-Bull frappée du numéro 1, qui est désormais dernière. Pendant ce temps, Alonso, survolté, efface Webber (Red-Bull Renault) et Massa (Ferrari) à l’entame du deuxième tour. Quelques tours suffisent au champion allemand pour remonter 6e.
La pluie s’intensifie et tout le monde chausse les pneus intermédiaires. Schumacher (Mercedes) roule au ralenti et laisse le champ libre à son jeune protégé, engagé dans une folle remontée. A quelques boucles de la fin, Paul Di Resta (Force India) perd le contrôle de sa monoplace et provoque une ultime neutralisation. Ce figement des positions permet à Vettel de remporter son troisième titre consécutif pour trois petits points devant la natif d’Oviedo… Encore raté !
Rififi chez Mercedes (2014)
Nouveau règlement technique pour enrayer la marche en avant du leader de la boisson énergisante et son fidèle motoriste au Losange. Un abandon des V8 pour des V6 hybride avec une architecture complexe et des investissements titanesques. Le vœu exhaussé de Mercedes, qui menaçait de partir après un retour contrasté en 2010… Un règlement orienté moteur et qui fait les beaux jours de la firme étoilée. Une monoplace (presque) imbattable et deux pilotes lancés dans un corps-à-corps tantôt glacial, tantôt torride. C’est chaud tout ça, non ?
Ce le fût tout autant avec l’épreuve belge qui vit l’abandon d’Hamilton et une inversion radicale de tendance des dirigeants : Toto Wolff et Niki Lauda. Leader du championnat au soir du Grand-Prix de Russie, le Britannique coiffe sa deuxième couronne en remportant le Grand-Prix d’Abu Dhabi, profitant du calvaire de son rival. Hamilton (Mercedes) double la mise avec 50 points. Il détient toujours à l’heure actuelle du plus grand nombre de points inscrits à l’issue d’une course de F1.
“Je l’aurais un jour, je l’aurais…” (2016)
Les esprits s’échauffent et la tension monte d’un cran deux ans plus tard. Nico Rosberg est l’homme fort du début de championnat, alignant quatre victoires d’affilée quand son voisin de garage britannique essuie les ennuis mécaniques. L’épisode catalan marque un point de non-retour entre les deux protagonistes, qui s’accrochent et se renvoient mutuellement la faute. C’est le déclic qui entraîne la remontada d’Hamilton. Nouvelle touchette, où Rosberg y laisse de grosses plumes lors du GP d’Autriche dans l’ultime boucle. Mais l’Allemand ne plie pas et lorsque le moteur de son rival rend l’âme en Malaisie, il sait qu’il vient de prendre une grosse option sur la couronne. Malgré une victoire sous le déluge brésilien et une stratégie audacieuse à Abu Dhabi, le Britannique est contraint de s’incliner devant son équipier pour 5 points.
Pierre Meslait
Crédits photos :
Arrivée du Grand Prix d’Abou Dabi 2010 : Reddit
Bilan de la saison 2012 avec Jean-Louis Moncet : autohebdo
Arrivée du Grand Prix d’Abou Dabi 2014 : v12-gt.com
Arrivée du Grand Prix d’Abou Dabi 2016 : GrandPrix247.com