Week-end pascal, synonyme de la résurrection du Christ pour les uns, razzia des tablettes Milka pour les autres. Pâques divise. Dans l’Histoire de la F1, rares sont les week-end de course à s’être disputés au moment de la chasse aux œufs. Multi21 vous propose de les lister un à un.
1) Brésil – 7 avril 1985
Et pour commencer, direction Rio de Janeiro sur le tracé de Jacarepagua. Sur cette piste où les pneus se dégradent rapidement, Alain Prost (McLaren TAG Porsche) s’est imposé en fin tacticien. Il est précédé d’Alboreto (Ferrari) et De Angelis (Lotus-Renault). Mis à part un départ qui fut le spectacle d’un accrochage entre le pilote Ferrari et Mansell (Williams-Honda), ce fut d’un ennui…
2) Brésil – 3 avril 1988
On prend (presque) les mêmes et on recommence. Nouvelle victoire de Prost sur ce même tracé avec une McLaren-Honda devant Berger (Ferrari) et Piquet (Lotus-Honda). Seul fait marquant : l’extraordinaire remontée de Senna parti des stands. Le sélecteur de vitesses du Brésilien s’était brisé lors du tour de formation. L’équipier du “Professeur” avait remonté le peloton jusqu’à la troisième place, avant un arrêt longuet… puis sa disqualification au 31e tour pour changement illégal de voiture. Les monoplaces de Woking avaient affirmé leur suprématie. Elles remporteront 15 des 16 Grands-Prix cette année-là.
3) Brésil – 29 mars 1989
Nouvel épisode brésilien sur le tortueux tracé de Jacarepagua. Victoire de l’étonnant Nigel Mansell au volant de la révolutionnaire Ferrari 640. La monoplace italienne est dotée d’une boîte séquentielle, mise au point par John Barnard et qui s’est révélée peu fiable lors des essais hivernaux. Le Moustachu est entouré sur le podium d’Alain Prost (McLaren TAG-Porsche) et Mauricio Gugelmin (March Judd).
4) Europe – 11 avril 1993
Spectacle d’un des premiers tours les plus spectaculaires de la décennie 90. Senna remporte aisément la course après avoir fait parler toute sa science du pilotage dans des conditions précaires. Un nouveau tour de “Magic”. Allez, on se refait le film pour le plaisir. Le Pauliste prend un départ moyen et se retrouve 5e au l’abord du premier virage. Il déborde coup sur coup Wendlinger (Sauber) et Schumacher (Benetton). Il dépasse Hill (Williams-Renault) qui ne résiste pas avant de faire les freins à son éternel rival – Alain Prost – à l’épingle de Melbourne. Dès lors, la course se résume à une promenade solitaire du pilote McLaren et des cafouillages dans les stands de l’écurie de Grove.
5) Argentine – 7 avril 1996
Après avoir longtemps avoir été la manche d’ouverture dans les années 50, puis dans la décennie 70, l’Argentine fait son retour au calendrier en 1995 sur le tracé de Buenos Aires. Lors de l’édition qui s’est déroulée l’année suivante, Damon Hill (Williams-Renault) se montre intraitable et remporte sa seizième victoire devant son jeune coéquipier Villeneuve. Le doublé Williams est suivi d’une triplé Renault avec Alesi (Benetton-Renault) qui monte sur la dernière marche du podium. Grosse frayeur avec la Ligier de Diniz qui s’embrase (photo ci-dessous)
6) Brésil – 30 mars 1997
Édition remportée par Villeneuve (Williams-Renault) qui remporte sa 5ème victoire. C’est aussi le premier podium de la jeune écurie Prost avec le Français Olivier Panis qui termine troisième. Le premier départ est le théâtre d’un cafouillage monstre : Barrichello (Stewart) cale sur la grille, Fisichella (Jordan) harponne le champion du monde en titre, Damon Hill (Arrows) tandis qu’Irvine (Ferrari) percute Herbert (Sauber), puis Magnussen (Stewart).
7) Argentine – 12 avril 1998
McLaren-Mercedes débute cette saison en assommant la concurrence : Ferrari et Williams. Invincibles, les Fléches d’Argent sont logiquement favorites pour cette dernière édition du Grand-Prix d’Argentine. La piste vieillissante ne figure pas au calendrier les années suivantes. Elle nous a pourtant offert une course riche en péripéties : l’accrochage Schumacher-Coulthard, la touchette sans conséquence entre Irvine (Ferrari) et Wurz (Benetton-Playlife) et l’arrivée de la pluie dans les derniers tours. Bon nombre de pilotes se sont faits piéger, à commencer par le virtuose allemand, plutôt à l’aise dans ces conditions. Heureusement, cela n’enraye pas la marche en avant de la Scuderia Ferrari qui voit ses deux pilotes sur le podium. Le combat pour le titre est engagé entre l’écurie de Woking et celle de Maranello.
8) Grande-Bretagne – 23 avril 2000
Arrivé en Grande-Bretagne, Michael Schumacher semble imprenable. Victorieux des trois premiers rendez-vous de la saison, l’Allemand semble en mesure d’obtenir (enfin) sa troisième couronne mondiale. Pourtant, un départ catastrophique ruine ses chances de bien figurer. Parti en tête, son coéquipier Barrichello mène avant d’abandonner. Le leader du championnat sauve les meubles avec une troisième place derrière Coulthard et Hakkinen. Retour en force de McLaren après un début de saison catastrophique !
8) Saint-Marin – 15 avril 2001
Encore une victoire de Schumacher…. Oui mais le petit frère ! Et Williams renoue avec le succès depuis… 1997. Le partenariat avec BMW semble fonctionner. L’écurie de Grove se place comme solide outsider face à Ferrari et McLaren-Mercedes. Ralf Schumacher s’impose devant Coulthard et Barrichello. Hakkinen n’est que 4e et Schumacher abandonne après un départ raté et une roue mal serrée.
9) Brésil – 31 mars 2002
Faites vos jeux ! Schumacher ou Schumacher ? Pour ce Grand-Prix, la lutte fut fratricide entre les deux protagonistes : le premier quadruple champion du monde et le second ayant remporté deux victoires l’année précédente. Après quelques virages, accrochage entre le leader Michael Schumacher (Ferrari) et Montoya (Williams-BMW). Le Colombien, auteur d’un dépassement d’anthologie sur le Baron rouge un an auparavant traine sa monture blessée jusqu’aux stands pour changer de moustache. Il finira 5e. En tête, Michael et Ralf (Williams-BMW) enchaînent les tours rapides et ne se quittent plus. Le grand frère l’emporte finalement d’une courte tête devant son cadet.
10) Saint-Marin – 20 avril 2003
Une Ferrari qui triomphe dans son jardin. Mais dans la douleur. Les frères Schumacher sont en deuil suite au décès de leur mère, victime d’une chute fatale à cheval. Triste logique d’un équidé qui en fait trébucher une pour faire triompher sa progéniture. Michael et Ralf sont en première ligne. C’est le cadet qui grille la politesse à son aîné. Puis, quelques boucles plus tard, la F 2002 reprend son dû et ne le rendra plus. Les tifosi retiennent leur souffle en voyant Kimi Raikkonen (McLaren-Mercedes) remonter sur l’Allemand comme un boulet de canon. Dernière victoire pour la machine rouge qui totalise 15 victoires en 19 engagements !
11) Malaisie – 8 avril 2007
Raïkkonen est passé chez Ferrari et Alonso, double champion du monde rejoint Woking. Et c’est en Malaisie qu’il signe sa première victoire avec sa nouvelle écurie, devant un certain Lewis Hamilton. Grand-Prix sans grand suspense puisque l’Espagnol, deuxième, sèche Massa (Ferrari) dès le départ et prend la poudre d’escampette. Derrière, le Finlandais rouge fait le forcing sur Hamilton mais ce ne sera pas suffisant. Sur le podium, un Alonso qui ne sait pas qu’il entame sa lente descente aux enfers, un Hamilton, qui va devenir une véritable légende du haut de ses 7 titres (pour le moment) et un Raikkonen égal à lui-même, aujourd’hui, vétéran du plateau.
12) Malaisie – 23 mars 2008
Iceman prendra sa revanche cette année-là. Après le tollé australien, le champion du monde finlandais ne pouvait que réagir. Laissant son équipier mener la première partie de la course, Raikkonen augmente sensiblement la cadence après le passage aux puits. Massa tente de le suivre et part à la faute, hypothéquant le doublé qui semblait se profiler. L’opportuniste Robert Kubica (BMW Sauber) récupère la deuxième place, suivi par Heikki Kovalainen, porteur d’eau d’Hamilton chez McLaren.
13) Malaisie – 4 avril 2010
Que retenir de ce GP soporifique. Domination sans partage des Red-Bull Renault. Victoire de Sebastian Vettel devant Mark Webber. Premier podium pour Mercedes pour son retour avec Nico Rosberg. Zig-zag d’Hamilton (McLaren-Mercedes) pour empêcher Petrov (Renault) de le croiser. Bonne sieste ! Loin de l’édition 2009 lorsqu’une tempête équatoriale avait interrompu la course.
14) Chine – 20 avril 2014
Autre Grand-Prix où la lutte pour la victoire fut de courte durée. Hamilton (Mercedes) s’élance en tête et construit un écart confortable au fil des tours. Le leader du championnat – Nico Rosberg (Mercedes) – parti 4e, doit remonter dans le trafic suite à un départ moyen. King Lewis remporte sa 25ème victoire en carrière. Il égale la légende écossaise Jim Clark et remporte pour la première fois de sa carrière trois courses de suite. 7ème doublé pour la firme de Stuttgart qui domine outrageusement ce début de saison. Derrière, Vettel et Ricciardo croisent le fer. Malgré l’ordre reçu de laisser passer son jeune équipier, Vettel n’ouvre pas la porte. L’Australien s’impose en force au prix d’une formidable manœuvre et prend le dessus sur son chef de file – quadruple champion du monde.
15) Bahrain – 16 avril 2017
Sebastian Vettel (Ferrari) s’impose facilement devant les deux Mercedes de Hamilton et Bottas. Le Finlandais aura acquis lors de cette course son statut officiel de lieutenant puisque son team lui demandera à deux reprises de s’écarter au profit de la monoplace frappée du numéro 44. Outre l’abandon de Verstappen, c’est l’accrochage entre Stroll (Williams) et Sainz (Toro-Rosso) qui fera basculer la course à l’avantage du pilote Ferrari. C’est aussi la troisième entrée consécutive dans les points pour le débutant Esteban Ocon (Force India).
Pierre Meslait
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